Tout savoir sur le boîtier Shelyak TimeBox II
La photométrie de certains phénomènes astronomiques transitoires tels que les occultations d'astéroïdes oblige à synchroniser dans le temps toutes les données des observateurs de l'évènement, et ceci avec une précision extrême (quasiment à la milliseconde près). Cette précision est cruciale pour l'exploitation scientifique des données temporelles collectées par les différents observateurs (heures d'extinction et de réapparition de l'étoile lors d'un transit, durée du phénomène, etc.), l'échelle de temps absolu choisie étant UTC (le Temps Universel Coordonné). La TimeBox II récupère l'heure UTC émise par les satellites (type GPS) et l'injecte dans l'ordinateur pour synchroniser son horloge.
La TimeBox II de Shelyak Instruments est l'outil indispensable de synchronisation d'horloge destiné à la datation précise des phénomènes transitoires (entre autres). Il s'agit de la version simplifiée, mais toute aussi précise, de la TimeBox originale initialement conçue par César Valencia-Gallardo et commercialisée par Shelyak depuis plusieurs années. Bien qu'ayant largement fait ses preuves chez les amateurs, la première version était vendue à un prix relativement élevé qui a freiné sa diffusion au plus grand nombre. Shelyak a donc décidé de reprendre le design de la TimeBox et d'adapter le boîtier aux technologies actuelles, tout en réduisant son prix.
Le logiciel a lui aussi été modernisé, son utilisation simplifiée et son interface épurée. Une simplicité qui permet de rester concentré et serein au moment des mesures. Il est gratuit et librement téléchargeable sur le site Internet de Shelyak Instruments.
Mesurer un astéroïde par occultation d'étoile
Le principe des observations d’occultations d’étoiles est très simple : si un astéroïde (en orbite autour du Soleil) passe devant une étoile, sa lumière va baisser pendant le temps de l’occultation, généralement de l’ordre de quelques secondes. Pour un observateur donné, il observera une baisse de l’éclat de l’étoile.
La mesure précise du temps de l’occultation, permettra de définir précisément la taille de l’astéroïde (il faut pour cela connaître par ailleurs la vitesse – c’est une information généralement disponible).
Quand plusieurs observateurs se coordonnent pour faire la même observation, à différentes positions sur la terre, on peut alors retrouver la section de l’astéroïde (donc sa forme).
Le croisement des mesures de la durée d'occultation effectuées par plusieurs observateurs géographiquement répartis autour de la centralité donne un aperçu de la forme de l'astéroïde. La projection représentée concerne l'une des composantes de (90) Antiope, un astéroïde binaire de la ceinture principale, obtenue lors de l'occultation de l'étoile LQ Aquarii le 19 juillet 2011 sur la côte Ouest des Etats-Unis.
La seule condition pour que les données soient valablement exploitables, c’est que la datation de l’événement (début et fin de l’occultation) par tous les observateurs soit elle-même très précise, à quelques milli-secondes par rapport à un temps absolu (UTC par exemple). On utilise tous des ordinateurs qui disposent d’une horloge… mais il s’avère que la précision (absolue) de ces horloges est très insuffisante pour les mesures dont il est question ici. Une horloge de PC dérive de plusieurs secondes par jour en général.
Offrir une datation précise, facilement
La solution apportée par la TimeBox II a deux avantages majeurs : elle est très simple à mettre en oeuvre, et elle est peu coûteuse. Bien entendu, elle apporte une précision suffisante pour observer la plupart des événements de ce type (quelques milli-secondes par rapport à un temps absolu). Ces deux avantages vont permettre de rendre ces mesures accessibles au plus grand nombre, ce qui est de nature à profondément transformer la recherche sur les astéroïdes dans les prochaines années.
La volonté de Shelyak Instruments, en mettant cet équipement à votre disposition est donc simple et ambitieuse : multiplier fortement le nombre d’observateurs dans le monde, pour apporter un « outil nouveau » (que constitue la communauté des astronomes amateurs) à la communauté scientifique.
Le nombre fait la force ; plus il y aura d’observateurs répartis sur tous les territoires, plus il sera possible de multiplier les observations concertées, et donc apporter de données à la science. De même, plus les observateurs seront aguerris, plus les observations pourront devenir « ambitieuses » (par exemple des objets plus petits, dont les temps d’occultation sont courts, et dont l’orbite est moins bien connue).