Tout savoir sur le télescope astrographe Takahashi Epsilon-160ED
En juin 1984, Takahashi mettait sur le marché son premier télescope intégralement dédié à la photographie du ciel profond à grand champ, l'Epsilon-160, avec une formule optique novatrice et exigeante, tant du point de vue de la réalisation que des réglages pour le photographe. Le fabricant haut-de-gamme japonais devenait l'un des pionniers de ce type d'instrument dans le monde amateur. Pendant les 36 années qui ont suivi, Takahashi a proposé aux utilisateurs de ce télescope emblématique différents correcteurs optiques afin de s'adapter aux évolutions du matériel et des techniques photographiques, sans toutefois proposer un modèle spécifiquement conçu pour l'imagerie numérique et ses exigences particulières. De fait, étant donné le besoin pressant d'un correcteur "numérique" dédié, Takahashi a préféré mettre à jour l'intégralité de l'instrument au lieu de concevoir uniquement un nouveau correcteur pour le peu d'Epsilon-160 encore sur le marché. L'Epsilon-160ED est le résultat de cette évolution, qui bénéficie des retours d'expérience sur les autres modèles plus récents, Epsilon-180ED et Epsilon-130D, associant ainsi facilité d'utilisation, transportabilité et performances.
Tous les télescopes catadiotriques de la série Epsilon sont des astrographes grand champ à miroir primaire hyperbolique. Un correcteur est intégré dans la crémaillère et permet d’obtenir un champ plan sur un cercle image couvrant les capteurs numériques plein format actuels. L'ancien correcteur de l'Espilon-160 avait été conçu pour la photographie argentique ; il ne pouvait plus convenir aux caméras CCD/CMOS et aux boîtiers numériques actuels, dont les pixels sont de plus en plus petits. Aussi, tous les efforts ont porté sur la conception d'un nouveau correcteur, avec l'utilisation des meilleurs verres ED. En procédant à une correction optimale des aberrations, Takahashi a obtenu une image ponctuelle, limitée par la diffraction, de 3 microns RMS en bord de champ, soit un dixième de celle de l'Epsilon-160 original et un cinquième de celle obtenue avec le meilleur correcteur disponible pour ce télescope. Un véritable exploit qui donne au nouveau modèle des performances inégalées. Ce correcteur est conçu uniquement pour l'Epsilon-160ED et ne peut pas s'adapter sur d'autres modèles ; son design correspond aux coefficients spécifiques du miroir primaire asphérique de l'Epsilon-160ED.
L'optimisation du design du télescope a permis, en outre, de réduire la distorsion des deux tiers, alors qu'elle était sensible sur le modèle original. Elle devient imperceptible, seulement 0,3%, c'est à dire presque comparable à celle d'une TOA équipée de son correcteur de champ (0,2%). La réduction de la distorsion augmente la précision de nombreuses applications : la réduction astrométrique, l'astronomie de position ou l'assemblage de mosaïques d'images.
Avec son nouveau système optique, Takahashi ancre résolument l'Epsilon-160ED dans l'ère de l'imagerie numérique.
En imagerie à grand champ avec de grands capteurs, il est impératif d'obtenir une illumination homogène du cercle image. Avec le faible rapport d’ouverture (FD 3,3) de l'Epsilon-160ED, si le miroir secondaire était centré dans le tube optique, il devrait être surdimensionné et l'intensité lumineuse au niveau du cercle image serait déséquilibrée. Takahashi a résolu ces problèmes en excentrant le miroir secondaire afin d'optimiser l'illumination du cercle image sans augmenter l'obstruction centrale.
Le miroir primaire de l'Epsilon-160ED est maintenu en place grâce à un barillet similaire à celui de l'Epsilon-180ED. Le dos du miroir est soutenu par 3 vis spécifiques. Il est retenu latéralement et maintenu à l'avant par une couronne faisant office de diaphragme. Le réglage de l'assiette s'effectue, comme sur l'Epsilon-130D, par trois jeux de trois vis, deux vis de poussée situées de part et d'autre d'une vis de tirage. Un capot amovible permet d'accélérer la mise en température du miroir primaire. Enfin, aucune des vis ne dépasse de la couronne du barillet de sorte que le tube optique peut être posé à la verticale sans dommage.
Le système de mise au point à crémaillère, surdimensionné, inclut un collier rotatif pour le cadrage photographique. La précision et la solidité sont redoutables ; il est possible d'y fixer les montages photographiques les plus exigeants. Un microfocuser et des motorisations sont disponibles en option.